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L’économie de marché finance-t-elle l’économie du don ?

J’entends souvent dire que la générosité, le don, la solidarité sociale, les associations, on trouve ça très bien, mais ça ne pourrait pas fonctionner s’il n’y avait pas en amont l’économie de marché qui “finance” tout ça. L’économie de marché, source première des richesses. Après, si on veut se les redonner par le don, pourquoi pas ?

Donc dit autrement : “Sans économie de marché, pas d’économie du don possible”.

Vraiment ?

On va voir qu’il s’agit exactement du contraire : le marché et son économie peuvent fonctionner justement parce que l’économie du don existe.

Ça va même plus loin : l’économie de marché représente un épiphénomène de l’économie du don. Un tout petit îlot chez les humains, au cœur d’un océan cosmique de don.

Voilà qui va porter un coup de plus à la pensée néolibérale.

Que veut dire “économie du don” ?

Vous connaissez certainement déjà le terme “économie du don”. Dans un contexte d’économie du don, les gens se donnent les choses, les biens et les services, au lieu de se les vendre. Par gentillesse, par gratitude, par amour, ou tout simplement parce qu’on vit en petit groupe, entre personnes qui se connaissent, et qui n’ont donc pas besoin de se vendre les choses. Il suffit de partager, tout simplement. Aider son voisin à déménager, la collaboration entre collègues dans l’entreprise, la vie de famille, et même des choses institutionnalisées à grande échelle comme le don du sang, anonyme et gratuit, ou bien les secours que les pompiers vont vous apporter en cas d’accident.

Vous voyez, on la connaît très bien, l’économie du don, puisqu’on la pratique au quotidien en petit groupe je vous disais, dans la famille, entre amis, entre collègues, dans un village, et parfois même à l’échelle nationale ou internationale comme le font de nombreuses ONG.

J’entends souvent des gens me dire : “Oui, super, l’économie du don, mais ça marche parce qu’en amont, il y a des gens qui travaillent dans une économie de marché qui la finance, cette générosité”.

Autrement dit, la philanthropie, les associations, les ONG, la solidarité sociale, tout ça peut exister grâce à l’économie de marché, et grâce au secteur privé qui la compose.

En ce qui me concerne plus personnellement, certains d’entre vous connaissez mon choix de vivre complètement dans le don, dans l’économie du don. J’offre donc mon temps, mes connaissances, mon savoir-faire… je ne les vends pas. Les richesses matérielles que je reçois – argent, biens et services – je les reçois par la gentillesse des personnes qui ont envie de soutenir et d’accompagner mon travail et mon aventure de vie. Bien souvent, j’entends des gens me dire la même chose : “Les dons que tu reçois, il a bien fallu que des gens travaillent, qu’ils les achètent avant de te les offrir. Donc tu dépends de l’économie de marché.”

Vous voyez, l’idéologie générale, très empreinte de néolibéralisme, nous donne ici une croyance, une de plus, à savoir que la source première des richesses provient d’abord et avant tout du marché, qui finance la philanthropie, la générosité, la solidarité sociale, les cadeaux qu’on se fait les uns aux autres.

Ma définition de l’économie

Alors, pour bien comprendre de quoi on parle, je devrais peut-être commencer par le commencement : vous donner une définition de l’économie. La définition traditionnelle et toujours dominante, vous la connaissez : L’économie, du grec oikonomía, désigne « l’administration de la maison » (de oikos, maison, et nomos, administrer, gérer…).

Je vais vous donner ma définition : l’économie se rapporte à la création, la gestion, la circulation et l’expérience des richesses dans les systèmes vivants.

Par “richesses”, j’entends autant des richesses matérielles – énergie, nourriture, objets… – que des richesses immatérielles : savoirs-faire, soins, éducations, etc. Raison pour laquelle je parle aussi “d’expérience” des richesses car ces richesses immatérielles se vivent, se pratiquent, sans pour autant “circuler”. Par exemple le bien-être, la confiance, représentent bien des richesses absolument essentielles, pour autant elles ne circulent pas, elles ne quittent pas une main pour aller dans d’autres mains. On en fait, ou pas, l’expérience à l’intérieur de soi.

Notez aussi que je parle de systèmes “vivants”, et pas simplement des humains.

En effet, il y a bien des richesses qui circulent et se régulent dans une fourmilière, dans une forêt, dans nos corps, dans un écosystème, etc.

En fait, il n’y a pas de systèmes vivants sans une économie qui les fait tourner, tout simplement.

Alors oui, il nous faut aujourd’hui sortir de la vision anthropocentrée et ségrégationniste, qui exclut de la réalité le reste du vivant, avec les conséquences que l’on sait. Si on veut une économie durable et florissante, elle doit intégrer tout le vivant, et pas simplement rester dans cet entre-soi humain qui ne voit que son nombril, que la gestion de sa petite maison. Pour faire un travail d’économiste sérieux aujourd’hui, il nous faut donc étendre la notion d’économie à celle des systèmes vivants en général, et de bien comprendre les mécanismes systémiques d’inter-relations entre ces systèmes.

Examinons maintenant comment les richesses circulent dans un système vivant, autrement dit comment elles vont d’un agent A vers un agent B. On peut distinguer 3 formes de circulation des richesses :

  1. La prise
  2. L’échange
  3. Le don

La prise

Je commence par la prise. La prise se rapporte au fait de prendre, pour soi, tout simplement. On prend ce qu’on trouve, suivant ses propres besoins. L’oiseau qui picore, le lion qui bondit sur sa proie et prend sa vie, la vache qui broute, l’humain qui exploite, etc. La prise se manifeste au stade premier du développement de la conscience, motivée par les nécessités primaires de la survie. Je vous le disais : le prédateur qui prend la vie de sa proie, mais aussi les humains qui exploitent la planète, les écosystèmes, les animaux, tout ça sans contrepartie. On a d’ailleurs un mot magique pour se mettre dans la conscience de la “prise” : le mot “ressources”. On peut aussi penser au voleur ou à la voleuse qui va détrousser une personne ou cambrioler un lieu. Pensez également aux entreprises qui fonctionnent sur leur seul profit à court terme dans un mode extractif, sans aucune conscience de l’impact que cela a sur les autres, l’environnement, et au bout du compte elles-mêmes.

La prise s’opère à partir d’une conscience égocentrée. Il n’y a pas de jugement dans ce terme, cela indique juste une conscience qui n’a pas développé la capacité de voir plus loin que ses propres besoins immédiats, peu importe les raisons.

L’échange

L’échange, quant à lui, implique d’engager une relation avec l’autre. Il s’agit d’énoncer, de comprendre, et d’équilibrer les intérêts réciproques, donc de comprendre et d’écouter l’autre. Que veut-il.elle ? Quels besoin a-t-il.elle ? Comment lui exprimer mes propres besoins ? Comment bien comprendre les siens. Dans l’échange, chacun essaie d’obtenir le plus possible de l’autre, sans pour autant le détruire ou l’aliéner, sinon on rebascule dans la prise. Notez justement que lorsqu’il y a abus d’un côté, on retombe dans la prise. On le voit bien par exemple dans la posture qu’ont les supermarchés vis-à-vis de leurs fournisseurs.

Lorsqu’elle se passe correctement, la négociation d’un échange se termine sur un accord des deux parties, elle construit l’équilibre des prix, ce qui forme le fameux “équilibre général” du marché. Imaginez une grande couverture où chacun tenterait de la tirer à soi, tout en regardant les autres, il y a bien un moment où la couverture devrait à peu près se stabiliser. Enfin… beaucoup le croient. Beaucoup pensent qu’une “main invisible” va régler le problème…

Le don

Alors j’en viens au don. Le don implique un niveau de conscience plus développé encore, puisqu’il se construit sur une relation empathique et compassionnelle avec l’autre, que l’on donne ou que l’on reçoive. Il faut comprendre l’autre, ses besoins, ses attentes, ses rêves, pour pouvoir lui donner nos propres cadeaux. Et il faut s’ouvrir soi-même à l’autre pour qu’il.elle puisse nous offrir ses propres cadeaux.

Trois états de conscience

Pour résumer : les formes primitives de vie et de conscience fonctionnent essentiellement sur la prise. L’échange demande des structures sociales, une culture, une communication plus évoluée pour pouvoir communiquer ses attentes et comprendre celles de l’autre. On cherche ici l’équité. Et ça, on le trouve dans de nombreuses espèces animales.

Quant au don, il existe bien sûr chez les Humains, mais également chez de très nombreux animaux non-humains, à commencer par les espèces qui “élèvent” leurs petits, et qui les éduquent. Le don et l’altruisme commencent en fait ici : avec sa propre progéniture. On voit que cet altruisme, cette capacité à donner, à protéger, à prendre soin, caractérise ce qu’on appelle les êtres sentients, autrement dit doués de conscience, d’un sens du moi d’autrui. Allez par exemple sur The Dodo Channel sur Youtube, et vous verrez des milliers de vidéos de gentillesse, de don, entre animaux – humains et non-humains.

Pour en revenir à nous les humains, la prise, l’échange, le don… ces trois états de conscience coexistent dans nos psychismes et donc dans notre société.

Bien entendu, on peut raisonnablement souhaiter que la société humaine évolue de plus en plus vers le don. La prise, aujourd’hui, se manifeste la plupart du temps par un pillage sans retour, sans contrepartie vis-à-vis de la planète, des écosystèmes et des êtres vivants. L’échange caractérise une bonne partie de notre économie humaine, ce qu’on appelle justement l’économie de marché. Et le don fait partie de notre quotidien, bien plus qu’on ne le croit. Mais certainement pas assez, d’une part parce qu’on ne sait pas le voir, d’autre part parce que notre économie de la prise et de l’échange le marginalise.

Le don et le marché

Alors, j’en viens à ma question de tout à l’heure : le don existe-t-il vraiment grâce au marché ?

Pour y répondre, je vais d’abord vous poser quelques questions :

  • La pomme que le maraîcher vend sur le marché… le pommier lui a-t-elle vendue à notre marchand ?
  • L’eau qui se vend en bouteille : la Terre et les nuages nous l’ont-elle vendue ?
  • L’énergie solaire qui donne la vie sur Terre : le soleil nous l’a-t-elle vendue ?
  • Les électrons qui circulent dans nos fils électriques et nos ordinateurs : l’univers nous les a-t-il vendus ?
  • Les compétences qu’un employé fournit à une entreprise… Cet employé n’a-t-il pas eu un papa et une maman qui lui ont appris une grande partie de ce qu’il ou elle sait ? Dans la mesure où cette personne a joui d’une existence “normale”, n’a-t-elle pas eu des profs, des tuteurs.trices, des personnes qui l’ont inspirée tout au long de son parcours, en dehors de tout acte marchand ? Certes cette personne a peut-être payé une partie de ces études, mais vous constaterez que le savoir et les connaissances que nous possédons en général viennent très largement du don.
  • Allons dans la vie quotidienne de l’entreprise marchande : ne voyez-vous pas des gens se donner du temps, des compétences, de la bienveillance, de l’écoute ?

Si on y regarde de près, la société marchande fonctionne parce qu’en son sein les gens opèrent essentiellement dans le don. Vous imaginez si chaque action du quotidien se faisait dans un acte marchand ? “Je te vends mon temps”, “tu me dois un aller-retour vers ton bureau”, et j’en passe.

Cette bienveillance, cette économie du don qui fait que les organisations humaines fonctionnent, nous amène dans les qualités du féminin, qui se caractérisent par l’attention, l’écoute, le soin à l’autre, l’intelligence émotionnelle, l’empathie.

Dites-moi : quelle entreprise, même la plus agressive, pourrait fonctionner sans cette bienveillance que se “donnent” les gens ? Les organisations qui ont écarté le féminin, on y voit des gens malheureux, apeurés, on y voit des burn out, un fort turn over, et parfois des suicides. Pensez à France Télécom au milieu des années 2000 après sa privatisation. Regardez la Police Nationale aujourd’hui.

Que dire de l’Etat ? Des régions ? Des territoires ?

Dans l’idéal, l’Etat devrait représenter l’espace du don par excellence. On lui donne une partie de nos richesses, il les redistribue en rationalisant cette redistribution, afin que ça aille aux personnes et aux institutions qui en ont besoin.

Bon, la réalité s’avère plus compliquée, on le sait. Il y a de la corruption, des déperditions liées à de l’incompétence, de la bureaucratie, il y a du clientélisme, du pantouflage, des profiteurs, etc… Vous connaissez la liste aussi bien que moi.

Mais regardons de manière plus précise l’économie d’un territoire, petit ou grand. J’entends un territoire humain.

  • Le soleil nous donne son énergie.
  • Le ciel nous donne de l’eau et nous protège du soleil (jusqu’à quand, ça reste à voir)…
  • La Terre nous donne des matières premières.
  • Les végétaux nous donnent des fruits, des légumes, des médicaments…
  • Les humains se donnent tant et tant de choses à eux-mêmes !
    • De la connaissance — à l’école, au travail, n’importe où en fait
    • On donne son sang, ses plaquettes, ses organes ! de façon anonyme et gratuite
    • On reçoit des soins
    • On circule sur des routes, on va dans des écoles, des universités, des musées, des théâtres… tout ça, cadeau la plupart du temps, en tout cas en grande partie grâce aux subventions.
    • On a des élus locaux qui offrent leur temps sans compter. Il en faut de la foi pour accepter ces mandats. Un ami sénateur-maire me disait que son rôle consistait essentiellement à se faire engueuler. Vous imaginez…

Alors dans tout ça, oui, il y a l’économie de marché, bien sûr. Mais ne nous y trompons pas : la source première de ce qu’on s’achète ou se vend ne vient pas d’une économie de marché. L’économie de marché, donc de l’échange, peut exister précisément parce que le don se trouve non seulement à son origine, mais qu’il en permet le fonctionnement dans son quotidien, exactement comme de l’huile pour faire tourner des machines. Pas d’huile ? Ça chauffe, ça casse.

S’il y avait une chose à retenir : le don représente la matrice de l’économie humaine.

Je vous propose maintenant quelques questions pour réfléchir

J’ai trois questions pour vous. Trois questions à méditer, je vous encourage bien sûr à partager votre réflexion dans les commentaires.

Première question

Aujourd’hui nous n’avons pas de relation de don avec les animaux. Nous les possédons comme des objets, nous les exploitons, nous les massacrons à très grande échelle. Quelle relation pensez-vous que nous devrions avoir avec les animaux dans une société du don ?

Deuxième question

Pouvons-nous, et devrions-nous devenir l’espèce qui prend soin des autres ? Qui prend soin des écosystèmes, des animaux, de la planète…

La troisième question vous concerne plus personnellement

Que souhaitez-vous changer aujourd’hui pour qu’il y ait plus de gentillesse, de générosité, de don dans votre vie ?

Je vous invite à partager vos réponses dans les commentaires ci-dessous, avec bienveillance bien sûr.

Et n’oubliez pas de vous abonner à ma chaîne.

A bientôt.

jf

There are 4 comments on this post
  1. Myriam LIVOLANT
    février 11, 2021, 8:59 pm

    économie d’échange avec less animaux. Nous les soignons et ils nous apportent leur “aide” par le travail ( chevaux, ânes , abeilles, papillons etc) ou par la régulation de la flore et de la faune. Ils contribuent largement à l’équilibre de l’écosystème.

    2ème question: oui nous devrions prendre soin des autres, de la planète et toutes nos avancées scientifiques doivent aller dans ce sens

    3ème question: vivre d’échanges de services et compétences, partager nos savoirs en intelligence collective, vivre en mutualisant nos biens dans un habitat groupé…

    • février 11, 2021, 9:33 pm

      Bonjour Myriam,

      Oui, je crois une relation d’échange, ou plus précisément symbiotique de collaboration inter-espèces, donc entre animaux non-humains et humains. Le seul problème aujourd’hui vient que l’économie de l’extraction voudra toujours tirer plus d’eux, ce qui conduit à ce qu’on connaît aujourd’hui. On ne collabore pas avec eux, on les exploite.

  2. juillet 19, 2022, 6:03 am

    Première question
    Aujourd’hui nous n’avons pas de relation de don avec les animaux. Nous les possédons comme des objets, nous les exploitons, nous les massacrons à très grande échelle. Quelle relation pensez-vous que nous devrions avoir avec les animaux dans une société du don ?
    Ma réponse à votre première question :
    Cher Jean François,
    Dans votre question vous dites “Aujourd’hui nous n’avons pas de relation de don avec les animaux.”
    En réalité, comme pour la croyance de la relation de dépendance qu’aurait l’économie du Don par rapport à l’économie de Marché, dire qu'”Aujourd’hui nous n’avons pas de relation de don avec les animaux” participe d’une illusion d’optique. Dans les faits, juste une infime minorité de l’humanité n’a pas de relation de Don avec les animaux, et de plus, il s’agit là d’une relation récente. La quasi totalité de l’humanité entretien une relation de Don avec les animaux (et la nature en général). Ce, depuis les origines de l’humanité (dans son berceau natal dans la forêt primaire d’Afrique Centrale) jusqu’à nos jours partout sur la planète. Cette relation avec les éléments de la nature (animaux, plantes, eau, air, soleil, etc.) se représente le plus souvent sous les vocables de totemisme, animisme, vitalisme, etc. Et comme pour l’économie du Don vis à vis de l’économie de marché, le totemisme (animisme, vitalisme, etc.) rend supportable, à la nature et aux animaux en particulier, l’exploitation marchande qu’en fait l’économie de marché …

    Donc, quelle relation avoir avec les animaux (et la nature en général) dans une société du don ? Une relation totemique (animiste, vitaliste, etc.).

  3. juillet 27, 2022, 11:35 am

    Ma réponse à ta première question suivante :

    Aujourd’hui nous n’avons pas de relation de don avec les animaux. Nous les possédons comme des objets, nous les exploitons, nous les massacrons à très grande échelle. Quelle relation pensez-vous que nous devrions avoir avec les animaux dans une société du don ?

    Ma réponse :

    Cher Jean François,
    Dans ta question tu affirmes qu’ “Aujourd’hui nous n’avons pas de relation de don avec les animaux.”

    En réalité, comme tu l’as si bien décrit en ce qui concerne la croyance en la relation de dépendance qu’aurait l’économie du Don envers l’économie de Marché, dire qu'”Aujourd’hui nous n’avons pas de relation de don avec les animaux” participe à entretenir une illusion d’optique. Car dans la réalité des faits concrets, force est de constater que juste une portion minime de l’humanité n’a pas développé cette relation de Don avec les animaux (ou l’a perdu), et de plus, il s’agit là d’un état de fait récent dans l’histoire humaine. La grande majorité de l’humanité entretien une relation de Don avec les animaux (et la nature en général). Ce, depuis les origines de l’humanité sur la terre (dans son berceau natal de la forêt primaire d’Afrique Équatoriale) jusqu’à nos jours partout sur la planète. Cette relation avec les éléments de la nature (animaux, plantes, eau, air, soleil, etc.) se désigne en langue française le plus souvent sous les vocables de totemisme, animisme, vitalisme, etc. Et comme pour l’économie du Don vis à vis de l’économie de marché, le totemisme (animisme, vitalisme, etc.) rendait soutenable, à la nature et aux animaux en particulier, leur exploitation marchande telle que le faisait l’économie de marché, à l’époque où cette forme d’économie était marginale… Aujourd’hui, nous assistons à une violente dérive coloniale à l’échelle planétaire de cette économie de marché qui menace désormais toute la chaîne du vivant sur terre …

    Donc, la question : quelle relation avoir avec les animaux (et la Nature en général) dans une société du don ? Appelle, en toute logique, la réponse suivante : Avec les animaux (et la Nature) il s’agit, et il suffit, de restaurer la relation totemique (animiste, vitaliste, etc.) traditionnelle originelle. Autrement dit, il s’agit de rétablir les relations humaines claniques totemiques (tels qu’il en existe encore jusqu’à présent au Gabon, pays d’Afrique équatoriale, par exemple), et ainsi réconcilier l’humanité avec elle-même et avec la Nature (plantes, animaux, éléments etc.).

    Mikombi Mamfumbi.

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