La vie se tisse sur le soutien mutuel, nous ne pouvons vivre seuls. Nous avons besoin de nos amis, de notre famille, de nos voisins, collègues, pairs, ancêtres et enfants. Le vœu de richesse reconnaît et célèbre ce terreau fertile dans lequel nous grandissons et que nous enrichissons à notre tour. Je veux des relations justes avec mes pairs, fondées sur la générosité que nous nous manifestons durant chaque phase de notre existence.
Quelle différence entre économie du don et économie de marché ? Lisez cet article. Le marché implique une condition majeure, celle d’une contrepartie immédiate : je te donne ceci uniquement si tu me donnes cela en retour. Le don ne repose pas sur cette symétrie immédiate, il pose un acte de confiance, en l’univers, en l’autre. De manière pragmatique, l’économie du don s’avère plus puissante et efficace que l’économie de marché du fait qu’elle se libère de beaucoup de conditions restrictives. Mais jusqu’à présent, on ne savait pas appliquer ce principe à grande échelle, faute de technologies appropriées pour réguler la complexité exponentielle que cela engage. Cet obstacle n’existe plus aujourd’hui, sinon dans nos têtes.
Voyez-vous la différence entre recevoir 1000€ d’un salaire et 1000€ en cadeau ? Pensez-vous vraiment que dans le premier cas vous les méritez grâce à votre travail productif, et que dans le second cas vous ne les méritez pas parce que vous vous comportez comme un parasite paresseux vivant au crochet des autres ? Ne faites-vous pas des cadeaux aux personnes que vous aimez ? Les considérez-vous comme inutiles et nécessiteuses ? Je trouve révélatrices les idées préconçues sur l’utilitarisme, qui décident de ce que l’on mérite ou pas. Raison pour laquelle j’ai choisi de devenir inutile. L’idée de “gagner sa vie” constitue un socle violent de la doxa de l’intelligence collective pyramidale. L’économie du don se coupe radicalement de ces racines empoisonnées.
Voilà pourquoi je m’engage à offrir – et ne plus jamais vendre – mes talents et capacités. Il me semble sain, sur ces bases, d’apprendre à joyeusement accueillir cette même générosité en retour, même si elle ne provient pas de la contrepartie d’un échange.
En ce qui concerne le fait de vivre sur le dos des autres, le système monétaire en cours fait que 1 % de l’humanité vit sur le dos des 99 % restants (en fait la situation s’avère bien pire). Je ne crois pas que quiconque en immersion dans le système monétaire conventionnel se trouve en bonne position pour juger de qui vit sur le dos de qui.
L’économie du don a pour but de créer de la richesse. Elle offre plus de capacité de contribuer que dans l’économie classique.