Pour situer…

C'est ma maisonJ’ai vu le jour en 1964, près de Paris. 37 ans plus tard, je devenais le plus heureux des papas avec mon petit garçon Estéban arrivé sur Terre en août 2001. Sa maman et moi vivons séparément, en profonde amitié. J’habite en Provence et j’ai la nationalité française. Mais j’existe avant tout en tant que terrien open source. Où se trouve ma maison ? Ici, en moi. Un peu comme les tortues.

L’âmusique en joie

Symphonie - Viviane-José Restieau
Viviane-José Restieau – Symphonie

Je me considère comme mon premier sujet de recherche et de création. Je cultive l’art du bonheur et de la joie. Mon activité principale consiste à exister. En fait, je n’ai aucune autre activité. Je joue de mon propre instrument.
J’opère ici une claire distinction entre “mon être” et “Jean-François Noubel”. Jean-François représente un humain temporel. Il a son corps, ses traits, son histoire, une localisation dans l’espace et le temps. Il évolue dans une culture et une société. Il possède une personnalité, une structure, des forces et des faiblesses, sa lumière et son ombre, un timbre particulier, exactement comme un instrument de musique. Comme une vague de l’océan, il s’érige, s’élève, avance dans la société des vagues. Le temps venu, il se fondra de nouveau dans le grand océan.

Escher - HandsMon “être” se vit à la fois comme l’Univers tout entier (Brahman), à la fois comme forme-conscience atemporelle, singularité divine et omnisciente, manifestation unique, locale et ubiquitaire (Atmân). D’aucuns nommeraient “âme” cet être que j’évoque, cela me convient aussi. Pour autant, j’ai tendance à utiliser le mot “âme” parcimonieusement car le temps l’a érodé et investi de schémas culturels figés. Assaisonné de christianisme et saupoudré de morale, le sens populaire n’a pas grand chose à voir avec l’expérience directe que j’ai de l’âme. Ne souhaitant pas non plus entrer ici dans l’ingénierie de la conscience, même si j’en conçois la nécessité absolue, je vous parle donc simplement de moi.

Ainsi l'”être” désigne le compositeur-musicien qui joue l’âmusique de “Jean-François Noubel”, qui en connaît chaque corde, en articule chaque son, chaque dissonance et chaque harmonique. Le “je” s’applique sans distinction à l’être comme à l’homme vu qu’il manque à notre langage une forme ontologique qui reflète cette distinction.

Infiniment riche

OrangerUn matin de septembre 2009, le vœu de richesse a fleuri en moi. Si vous avez des questions à ce sujet, vous trouverez certaines réponses ici.

Je ne possède pas grand chose car j’ai décidé que rien ne m’appartenait. Pas même les pensées qui jaillissent en mon esprit. Libéré des frontières artificielles qu’impose la propriété, l’univers tout entier ouvre ses bras. Je vis dans la générosité. Tout ce que je peux offrir, je l’offre — expérience, joie, temps, énergie, objets et ouvrage… — aux personnes, aux êtres vivants, au monde. Tout cela au cœur d’une économie de marché dans laquelle rien ne circule sans contre-partie.

Vivre dans le don systématique, voilà qui en en déroute plus d’un, moi compris. Jusqu’à présent, cela a toujours conduit au bon moment au bon endroit. 😉 Je n’ai donc aucune raison de m’arrêter.

Les gens me demandent comment je survis. Tout d’abord, survivre ne m’intéresse pas. J’ai atterri en ce monde pour m’animer d’une joie contagieuse, pas pour simplement “survivre”. La vie vient en don par la naissance, pourquoi devrais-je la gagner ?  Il se trouve que donner joyeusement m’amène à recevoir joyeusement, concrètement. Ainsi je vis avec les cadeaux que je reçois, par gratitude, par gentillesse, par douceur, en remerciement, parfois par simple réciprocité. Ces cadeaux, j’ai appris à les accueillir avec simplicité : un repas, de l’argent, un savoir-faire, du temps, un toit, un billet de train ou d’avion, une compétence, un merci ou un sourire…

Chaque cadeau arrive toujours au bon moment, en adéquation parfaite avec mes besoins de l’instant. Je n’ai besoin ni de calculer, ni de thésauriser. Une école qui apprend à calmer les agitations du mental et de l’ego avec leurs intarissables prévisions à court terme. Me voici devenu une cigale plus avisée que la fourmi. J’ai appris à comprendre les flux du monde, en particulier ceux des richesses, car j’écoute les lois de la providence.

La providence ? On entend aussi souvent sérendipité. Providence ou sérendipité, peu importe, je vis avec elles et au travers d’elles. Mystérieuses pour beaucoup, elles émanent de cette exaltation intérieure qui me place dans la plus belle des symbioses avec l’univers. On appelle cela la célébration. Tout devient érotique et joyeux. L’univers ? Oui, je veux dire la réalité qui s’érige en miroir de mes pensées. Ainsi le bonheur intérieur me conduit-il à donner le meilleur de moi, et recevoir le meilleur du monde par l’alchimie créatrice de mes pensées. Tout se joue dans nos miroirs. Cela fait de moi un artiste. Il me suffit juste de savoir ce que je veux créer. Je m’assume par conséquent pleinement comme créateur et attracteur de tout ce qui m’arrive. Tout, sans exception.

Vérité, je t’aime…

Magritte - Ceci n'est pas une pipe
Magritte – Ceci n’est pas une pipe

Je dis toujours la vérité, aussi loin que va ma conscience. Justement, l’exercice de la vérité étend les frontières de notre conscience. La vérité nous désintéresse du pouvoir car elle donne la puissance. Elle fait de nous des êtres divins.

Le pouvoir ne m’intéresse pas. Je n’ai d’ailleurs aucun statut social. Ni titre, ni fonction, et je m’applique soigneusement à ce que cela demeure ainsi.

De même, je n’ai aucun devoir, ni aucune morale. Je vis dans une dimension amorale (ce qui veut dire hors de toute morale, à ne pas confondre avec immoral).

Ah, là, peut-être ressentez-vous un peu de crispation ? Réfléchissons-y un peu… Voilà qui laisse une place totale à la joie créatrice. Si elle nous conduit toujours là où il faut, pourquoi s’enfermer dans les banlieues étouffantes de la morale ? Et ton fils, demandent certains, n’as-tu pas un devoir de père vis-à-vis de lui ? Non, pas même avec lui. J’ai laissé s’évaporer toute notion de devoir. Cela nous offre, lui et moi, le champ libre pour joyeusement inviter toutes les expériences et toutes les choses folles que nous désirons vivre ensemble. Lorsque deux êtres ont tant de joie à partager, ont-ils besoin de devoirs ?

Je me vois aussi comme un être totalement inutile. Par cela, j’entends “inutilisable”. N’ayant ni fonction ni rôle d’outil, la place s’offre, une fois de plus, à la joie créatrice. D’après ce que m’en disent les autres, il semble qu’ils me préfèrent ainsi. 😎

Et l’amour dans tout ça ?

Alex Grey - Kiss
Alex Grey – Kiss

Masculin et féminin ondulent au fond de moi. A l’intérieur de mon être, je vis en état androgyne. J’existe en plénitude de l’union avec moi-même, en moi-même. L’univers participe d’une grande orgie. Chaque respir vibre d’érotisme.

J’aime le sexe. Le sexe à l’autel, celui d’Eros, aux côtés d’Agape. Des êtres libres se consentent les uns aux autres pour célébrer la vie par le corps qui la porte. Là, rien ne saurait se construire sur la dépendance à l’autre. L’amour se symbolise par l’absence de tout cadenas.

De merveilleuses femmes ont ainsi illuminé ma vie, enflammé mon être, et continuent de le faire. Elles m’ont initié à des secrets inconnus de ma conscience.

Intelligence collective

Holomidal collective intelligenceUne discipline qui étudie… l’intelligence collective, à savoir cette extraordinaire propriété du vivant social qui se manifeste lorsque des êtres collaborent. Plantes, insectes, virus, bactéries, animaux humains et non-humains… partout l’intelligence collective, intra ou inter-espèces, anime l’univers.

En cet instant même, notre espèce évolue. Très vite. J’aime explorer cela et en rapporter l’histoire à mes contemporains. Comme écrit plus haut, j’ai fait de moi mon premier sujet de recherche & développement, et mon premier labo. Vivre en humain du XXIème siècle impose un acte de chaque instant, ici, maintenant, sans idéation de soi. Il suffit d’écouter les intuitions foudroyantes qu’inspire la joie d’exister. Je suppose que cela contribue à la flèche de l’évolution.

Au quotidien, mon ouvrage varie beaucoup. D’une conférence en Corée du Sud ou au Maroc à une cérémonie chamanique au Mexique, de la méditation à la réalisation des prochains systèmes monétaires, de l’écriture narrative à la composition musicale, de la pratique des arts martiaux à l’application de nouvelles ontologies, des médias sociaux à la pratique de la respiration consciente, de l’accompagnement stratégique de dirigeants à l’évolution de notre espèce… chaque jour engage tout mon être, physiquement, émotionnellement, intellectuellement, spirituellement. Sauf coup de massue liée à un décalage horaire, je n’ai pas de mal à me lever le matin.

Guerre et paix

Budo ideogramJe pratique les arts martiaux depuis l’âge de 16 ans, et les enseigne depuis de nombreuses années.

Bien que cela puisse sembler paradoxal à certains, la voie du guerrier invite à un chemin de paix. J’ai plaisir à m’entraîner quasi-quotidiennement, peu importent les lieux et les contextes. J’aime donner au corps sa liberté de mouvements, d’émotions, d’expression. Je le veux dégagé des entraves des codes sociaux dont beaucoup ont pour objectif d’opérer une séparation être-corps. Le corps représente pour moi le lieu de tous les apprentissages, l’espace de connaissance ultime, car en lui se manifeste l’univers tout entier. Le corps porte les infinis.

Brouter dans les prés

Cow eating grassJe ne mange que du végétal (fruits et légumes). J’appartiens donc à la grande famille des ruminants.

Pour une partie des gens qui ne me connaissent pas vraiment (ou qui se sentent plus en sécurité dans les jugements), ma façon de m’alimenter semble spartiate, monastique, intégriste, voire masochiste. Comme ils se fourvoient ! Ces choix représentent le fruit (si je puis dire) d’années de recherche qui m’ont conduit vers un équilibre optimal. J’ai la pêche (si je puis dire encore), je me sens bien dans mon corps que la nourriture végétale contribue, entre autres, à érotiser.

Je me sens tout simplement heureux en me nourrissant et me vêtissant sans tuer d’autres êtres sensibles. Et non, je ne considère pas que croquer une salade ou une pomme s’inscrit dans le même registre qu’égorger un cochon. Ne pas contribuer pas au massacre institutionnalisé des animaux, avec lesquels je vis une profonde relation, constitue une cohérence de base avec mon humanité. On entend souvent “nous sommes ce que nous mangeons“, je crois aussi que “nous mangeons ce que nous sommes“. Cela reflète un aspect (pas le seul) de la maturité de notre conscience.
Monkey on pile of bananasAinsi, manger végétal, vivant et bio, relève d’une pratique joyeuse et libératrice. J’ai accès à une conscience claire, vaste, légère, que je ne rencontre pas chez ceux qui se nourrissent de chair animale et d’alimentation conventionnelle. J’aime l’état de sobriété absolue car j’accède à mon essence. Je ne connais pas meilleure drogue.

Je ne tombe que très rarement malade. Ma vitalité donne apparemment du fil à retordre aux microbes, bactéries et autres virus. Il me faut peu de temps pour me retrouver sur pied. Certes, la santé se joue aussi sur d’autres facteurs que la seule alimentation (questions évoquées dans ce post “A toi dont la santé défaille“), cependant cette dernière joue un rôle de premier plan.

Ce “à-propos” reste inachevé, bien sûr. Il continuera d’évoluer avec le temps. Revenez me voir !